La vie en rose

Ah, la vie, c’est si rose. Ca me fait toujours penser à la chanson d’Edith Piaf :

Quand il me prend dans ses bras,

Il me parle tout bas,

Je vois la vie en rose.

Mais à bien y réfléchir, qu’est-ce qui, aujourd’hui, nous prend dans ses bras ? Le chômage ? La crise financière ? Le djihadisme ? Le réchauffement climatique ? Les crises migratoires ? Marine Le Pen ? Donald Trump ? Force est de constater que ce qui nous tend les bras aujourd’hui n’est pas très ragoûtant. Ce sont pourtant les amants de cette époque maudite.

Vous l’aurez sans doute deviné à la lecture de ces quelques mots : le titre de ce blog est quelque peu ironique. La vie en rose, c’est bon pour les gamines de six ans à qui on n’a pas encore parlé des difficultés à venir, du monde dans lequel elle va devoir grandir. C’est bon pour les enfants à qui l’on n’a pas encore parlé de guerre, de racisme, de prêtres pédophiles, de ceintures explosives, d’injustice et de krach boursier.

Pourtant, certains adultes s’obstinent à garder ce filtre rose sur les yeux. Plus l’actualité s’assombrit, plus les distractions deviennent rose bonbon. A notre époque, on ne ferme plus les yeux : on se contente de se concentrer sur ce qui est flashy glossy bling bling magnifaïque. Et c’est à force de regarder le monde à travers ce filtre rose que nous allons droit vers notre perte. Alors, ne serait-ce que pour quelques instants, retirons donc ces verres de couleur et regardons le monde tel qu’il est. Et à partir de là, on pourra commencer à avancer.