Enfin, presque

Ce 1er mai, c’est repos pour la plupart d’entre nous. Merci la fête du travail! Le 2 mai, lorsqu’il faudra reprendre le chemin du boulot, gardons en tête que la pause café avec les collègues est un moment sacré, vital pour notre bien-être, notre productivité et celui de notre entreprise. Cela commence par une prise de conscience, arrêtons de vouloir devenir des « super-poules ». Avez-vous entendu parler de l’expérience conduite par William Muir, un biologiste de l’Université de Purdue aux États-Unis dans un élevage de volailles? Pour comprendre comment rendre les poules les plus productives possible, il a, au fil des générations, sélectionné les meilleures poules. Il a ensuite comparé ce groupe de super-poules à un groupe de poules qu’il avait laissées s’épanouir sans sélection. Résultat, ce dernier groupe a augmenté sa productivité et les poules étaient en bonne santé. Sur les poules les plus productives sélectionnées en revanche, une grande partie étaient mortes, et les survivantes étaient déplumées. Pourquoi? Parce qu’elles s’étaient entre-tuées. Dans une conférence TED passionnante, Margaret Heffernan, une cheffe d’entreprise américaine dans l’informatique se sert de cette expérience pour encourager l’entraide, les liens, la loyauté et la confiance au travail entre collègues, ce qu’elle appelle le capital social. Pour réussir, il ne faut pas chercher à être la super-poule mais une poule comme les autres, avec les autres. Comment faire? En prenant des pauses. Pour former ce « capital social », rien de tel que du temps pour que les relations puissent se nouer. « Ce qu’il se passe entre les gens est important parce que quand on est réceptif et sensible les uns aux autres, les idées jaillissent et grandissent plus facilement. Les gens ne s’enlisent pas, ils ne gaspillent pas leur énergie. » Elle cite ainsi des entreprises qui interdisent à leurs employés de boire leur café à leur bureau. Mais aussi ce que les Suédois appellent le « fika », la pause café améliorée. Dans de nombreuses entreprises comme l’explique la BBC, en Suède mais aussi désormais ailleurs dans le monde, il est obligatoire pour les salariés d’avoir un temps où ils doivent quitter leur poste et faire un fika, soit boire un café, manger une pâtisserie et discuter. Dans la charte d’Ikea, le fika a un paragraphe a lui tout seul: « plus qu’une pause café, fika est un moment pour partager, échanger et se détendre entre collègues. Quelques-unes des meilleures idées et décisions ont émergé pendant un fika ». Le problème étant qu’en obligeant les salariés à prévoir leur temps de pause, les effets de cette pause peuvent ne pas être si bénéfiques, comme l’a montré une étude publiée en mars 2016 dans la revue Marketing Research. Car la pause, si elle présente des avantages pour l’entreprise, est avant tout un bol d’air frais pour tout un chacun. D’un point de vue purement physique, la pause permet à notre corps de bouger, à nos jambes de se dégourdir, à notre dos de se détendre et à nos yeux de se reposer. Ce ne sont pas les seules conséquences positives d’une pause. Comme l’explique le New York Times, faire une pause, casser sa routine, nous permet de ne pas prendre du retard dans notre travail. En refusant de faire des pauses pour en faire plus, on ne fait rien de mieux que de s’épuiser et de stresser. En revanche, les pauses favorisent notre créativité, comme notre productivité. Notre cerveau ne peut pas travailler sur une seule chose sans discontinuer. Il est construit pour assurer notre survie et traiter de nombreuses informations en même temps. En lui permettant de ne pas se concentrer des heures durant sur une même tache, après chaque pause, il peut renouveler son attention et donc sa capacité à retravailler efficacement. « Quand vous travaillez en continu, assure la Harvard Business Review, il est facile de perdre sa concentration et d’oublier son objectif. Au contraire, après une petite pause, en reprenant là où vous vous étiez arrêtés, cela vous force à avoir une vision globale en quelques secondes de la tâche que vous devez accomplir. » Surtout, lorsque l’on sait que pendant les pauses, notre cerveau travaille en fait encore plus à la résolution des problèmes qui se posent à lui. Plusieurs études se sont penchées sur notre activité cérébrale pendant que les moments où nous laissons notre cerveau vagabonder comme bon lui semble, elle est plus importante dans certaines régions de notre cerveau. Voilà pourquoi vous trouvez certaines solutions en prenant votre douche ou au volant de votre voiture.

Comments are closed.
© La vie en rose Proudly Powered by WordPress. Theme Untitled I Designed by Ruby Entries (RSS) and Comments (RSS).