Enfin, presque

En prévision des élections législatives anticipées de février, les conservateurs allemands, représentés par l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et l’Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU), ont dévoilé un programme centré sur des baisses d’impôts et un contrôle renforcé de l’immigration. Ce manifeste de 79 pages, consulté par le *Financial Times*, propose un mélange de continuité et de nouvelles mesures pour répondre aux préoccupations des électeurs.

Ces élections anticipées résultent de l’effondrement de la coalition gouvernementale dirigée par Olaf Scholz. En novembre, Scholz a mis fin à l’alliance entre les sociaux-démocrates (SPD), les Verts et les libéraux du FDP. Ce départ a conduit à une situation politique instable, et un vote de confiance au Bundestag, prévu lundi, devrait officialiser la dissolution de la législature par le président allemand.

Dans ce contexte, l’Union, avec une avance confortable dans les sondages, espère reprendre le pouvoir. Son programme promet des réformes économiques et une politique migratoire plus stricte. Sur le plan économique, les conservateurs mettent l’accent sur des réductions d’impôts destinées à alléger le fardeau fiscal des citoyens et des entreprises. Ces baisses visent également à renforcer la compétitivité de l’Allemagne face à des défis internationaux croissants, notamment en matière d’énergie et d’innovation technologique.

Le manifeste se distingue par sa fermeté sur l’immigration, une question sensible en Allemagne depuis plusieurs années. Les conservateurs insistent sur la nécessité de regagner le contrôle des flux migratoires, affirmant que l’Allemagne doit décider « qui peut venir et rester ». Cette position marque une rupture avec les politiques plus permissives de la coalition sortante et vise à répondre aux inquiétudes des électeurs face à l’arrivée de migrants illégaux. Les mesures prévues incluent un renforcement des contrôles aux frontières et une accélération des procédures d’expulsion pour les personnes dont les demandes d’asile ont été rejetées.

Malgré ces différences, le programme conserve certains aspects des politiques de l’administration Scholz. Les conservateurs réitèrent leur soutien à l’Ukraine, en ligne avec la position de l’actuel gouvernement sur l’aide militaire et diplomatique face à l’invasion russe. Cette continuité montre un consensus entre les principales forces politiques allemandes sur des questions clés de politique étrangère.

La situation actuelle offre à l’Union une opportunité unique de capitaliser sur le mécontentement des électeurs à l’égard du gouvernement sortant. La coalition SPD-Verts-FDP a été critiquée pour sa gestion des crises énergétiques et économiques, exacerbées par la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Les conservateurs espèrent que leur programme clair et leurs promesses de changement séduiront un large éventail d’électeurs.

Toutefois, des défis subsistent. Le parti devra répondre aux critiques sur l’impact potentiel des baisses d’impôts sur le financement des services publics, notamment dans un contexte où l’Allemagne doit investir massivement pour atteindre ses objectifs climatiques et moderniser ses infrastructures. De plus, la question migratoire, bien qu’importante pour une partie de l’électorat, pourrait polariser le débat public et éloigner les électeurs modérés.

Les élections de février s’annoncent cruciales pour l’avenir politique de l’Allemagne. Si les conservateurs remportent la majorité, ils devront former un gouvernement capable de surmonter les défis internes et externes tout en maintenant l’équilibre entre croissance économique, solidarité sociale et responsabilité environnementale. La campagne à venir mettra en lumière les priorités des différents partis et leur capacité à proposer des solutions viables aux problèmes les plus pressants du pays.

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