Le manque de transparence de certaines instances de l’Etat a toujours été de notoriété publique. Mais j’ai bon espoir qu’une récente affaire d’emplois fictifs vienne enfin changer les choses. Tout récemment, je suis allé à Rabat au Maroc dans le cadre d’un incentive, lors duquel j’ai débattu de tout ça avec d’autres personnes. Et c’est fou de voir à quel point ces révélations ont fâché les gens. Que ce soit les socialistes ou les républicains, tout le monde était unanime. Même ceux qui soutenaient encore le bonhomme étaient scandalisés par les réactions de leur élu. Cette affaire a vraiment montré la liberté totale dont jouissent les élus. Mais le pire reste à mon sens le lynchage des médias que Fillon a tenté d’imposer pour reprendre la main. L’homme qui se tenait jusque-là plutôt droit a complètement changé son fusil d’épaule : il a sorti les violons, parlé de complot, rendu les journalistes responsables… Dénigrer les journalistes est une pratique devenue récurrente dans ce genre d’affaires : cela ne change rien aux faits mais permet de ne pas y répondre. Mais cette fois, il y a eu dérive : Raffarin a invité les spectateurs à huer les journalistes avant l’arrivée de Fillon ! Il semble que Donald Trump ait fait des émules, pour le coup ! Le fond du problème, c’est que nombre d’élus considèrent la France comme leur terrain de chasse. Les combines de Fillon ont prouvé qu’il n’existe personne pour maîtriser les dépenses des parlementaires : ils ont la possibilité de faire ce qu’ils veulent, et il serait vraiment temps de mettre bon ordre dans ce secteur très trouble. Et ce n’est pas un doux rêve. Pendant longtemps, l’Elysée n’a en effet pas été limité par un devoir de transparence. Jusqu’à Sarkozy, qui a fait en sorte que la comptabilité de l’Elysée soit suivie par une instance extérieure. Et depuis, les dépenses de la bâtisse sont connues de tous ! C’est comme ça que marche une vraie démocratie, et il est temps que quelqu’un puisse surveiller les dépenses du parlement. Sinon, de telles affaires existeront toujours. Au passage, j’ai bien aimé cet incentive au Maroc. L’agence qui l’a goupillé a parfaitement géré.